Depuis l’annonce de la libération des sept Français enlevés à Kolofata au Cameroun et détenus au Nigéria ce vendredi 19 avril, l’ambassade de France à Yaoundé n’est plus accessible
André Marie DIBAMOU
Yaoundé, Cameroun
Difficile de savoir si c’est l’arrivée du ministre Français des Affaires étrangères ou simplement l’euphorie du personnel de l’ambassade après l’annonce ce matin de la libération des otages qui fait problème. Toujours est-il que les services de la réception de l’ambassade ne reçoivent personne ce jour. Tous les usagers sont priés de circuler. Rendez sera pris pour lundi 22 avril.
De gauche à droite: Tanguy MOULIN-FOURNIER, son épouse Albane et son frère MOULIN GOPRIL à leur arrivée à l'ambassade de France à Yaoundé.
Même la circulation entre le lieu dit Mobil Olézoa et le carrefour du monument de la liberté est paralysée. Il faut des heures et des heures pour parcourir le kilomètre qui sépare ces deux endroits. Une l’école primaire Fustel de Coulanges qui jouxte l’ambassade a pris un coup du fait de la bonne nouvelle. Certains enfants de résidents de nationalité française ne sont pas venus en classe aujourd’hui, décrétant le jour férié. Une manière à eux de célébrer le retour de leurs camarades de classe et compatriote revus de loin, après deux mois de détention.
Un dispositif sécuritaire important enveloppe la ville de Yaoundé depuis ce matin. Impossible de passer un coin de rue sans remarquer une patrouille de police. Vers 10 heures ce matin, des témoins affirment avoir aperçu un cortège de véhicule traversant le carrefour Mvog-Mbi. « C’était un cortège mixte. Il y avait des éléments du Bataillon d’intervention rapide Bir, et des éléments de la Garde présidentielle GP. Il y avait un camion devant qui ouvrait le cortège, suivi d’un bus portant l’insigne BIR. A travers les vitres du bus, l’on pouvait voir des peaux blanches et même des visages que certains ont identifié comme ceux des Français libérés », nous affirme un témoin.
Le cortège va ensuite prendre la direction de l’ambassade de France selon des témoins présents au moment des faits. C’est à partir de ce moment que le service va être interrompu à l’ambassade. C’est l’euphorie totale à l’ambassade. Des témoins affirment que l’ambassadeur de France au Cameroun lui-même a reçu les otages. Quelque temps après, les autorités camerounaise ont fait un fait ballet au niveau de l’ambassade. Rappelons que c’est le gouvernement camerounais qui le premier a annoncé la libération des otages français. Le Quai d’Orsay et l’Elysée ont dans un premier temps refusé de confirmer de confirmer l’information jusqu’à ce que Laurent Fabius se soit entretenu avec les otages. Le même ministre des Affaires étrangères est attendu à Yaoundé ce jour.
