Un jeune échappe à la justice populaire

Il a été lynché pendant plus deux heures par des populations en furie

André Marie DIBAMOU,
Yaoundé-Cameroun

Messa, Yaoundé .  Il est 16 heures. Le calme apparent du coin va être interrompu par des cris d’alerte de Solange Mvogo. Elle vient de surprendre trois jeunes garçons entrain de s’échapper avec deux ordinateurs portables tirés de son véhicule garé près de la chapelle.

Lynché par une foule gonflée à bloc

Lynché par une foule gonflée à bloc

Les populations sont aussitôt sortis et les présumés malfrat ont été traqué par des jeunes visiblement gonflés à bloc. Deux des trois assaillants vont réussir à s’échapper, laissant le nommé Henri entre les mains des populations. Pendant plus de deux heures, ce dernier va être lynché par les habitants du coin. Cuisinés par les riverains qui veulent obtenir des aveux de sa part, il va rester campé sur ses positions, estimant qu’il ne reconnait pas les faits qui lui sont reproché. Solange est formelle, il s’agit bien de lui. Elle l’a bien remarqué et souhaite une seule chose : que ses ordinateurs portables lui soient restitués.

Entre temps, c’est chacun qui trouve un prétexte pour assommer le présumé bandit, le plus fortement possible, comme pour laisser sa marque sur « ce dur à cuir ». a mesure que le temps passe, les populations augmentent autour du bandit livré à la vindicte populaire. Plus d’un habitant avoue avoir déjà appelé le 117. Personne ne veut recevoir le corps inerte d’un jeune venu de Messassi, selon ses propres dires, devant sa cour.

Progressivement, Henri est dépouillé de ses vêtements. Il ne lui reste plus qu’un bermuda. Assez pour cacher ses parties intimes. Le sang gicle de partout. Il a un doit écrabouillé. Il se couche à même le sol. Il ne bouge plus. La foule ne décolère pas. Heureusement, un policier qui habite le coin va dresser un cordon de sécurité autour pour éviter que la foule n’en découse avec Henri.

C’est aux environs de 18 heures que les éléments de l’Equipe spéciale d’intervention, conduits par l’Inspecteur de police de deuxième grade Elong  Assembe vont débarquer. Henri est toujours vivant. C’est d’ailleurs lui-même qui se rend vers le véhicule et se précipité à l’intérieur pour échapper aux derniers coups des populations.


 

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