Tanguy-Moulin Fournier et sa famille ont été rendus aux autorités camerounaises dans la nuit de jeudi à vendredi.
Anne Mireille Nzouankeu
Yaoundé, Cameroun
Tanguy moulin Fournier et les membres de sa famille qui avaient été enlevés le 19 février 2013 par le groupe terroriste Boko Haram, ont été libérés et son arrivés ce jour à Yaoundé. « On est tellement heureux d’être de retour au Cameroun, de pouvoir retrouver tous nos amis camerounais, tous nos frères camerounais. C’est avec des larmes que je vous le dit. On est tous trop content d’être revenus au Cameroun. Je remercie son excellence le président Paul Biya pour avoir donné tout son appui», a déclaré Tanguy Moulin-Fournier à la presse. Les sept français se reposent actuellement à la résidence de l’ambassadeur de France où ils attendent l’arrivée de Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères qui les ramènera en France.
L’alerte a été donnée tôt ce matin du 19 avril 2013 par un communiqué de la présidence de la République lu à la Cameroon radio and télévision (CRTV), la télévision nationale. Le communiqué disait que les sept otages français enlevés au nord du Cameroun le 19 février 2013 par le groupe terroriste Boko Haram, ont été rendus cette nuit aux autorités camerounaises.
Le communiqué ne dit pas dans quelle condition cette libération a eu lieu. Pas d’informations sur le lieu où se trouvent Tanguy-Moulin Fournier et sa famille en ce moment. Mais, “M. Tanguy Moulin-Fournier, son épouse Albane, son frère M. Moulin Gopril et les quatre enfants Éloi, Andeol, Mael et Clarence sont sains et saufs” dit le communiqué signé par Ferdinand Ngoh Ngoh, le Secrétaire Général de la présidence de la République.
Tanguy-Moulin Fournier, citoyen français travaillant à GDF-Suez au Cameroun, avait été enlevé avec six autres membres de sa famille à 5 Km de Dabanga, sur la route de Maldam dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Selon le sous préfet de Waza, Oumarou Michel, joint par téléphone à l’époque, les touristes enlevés ont séjourné le lundi, un jour avant leur enlèvement, au campement de Waza. Très tôt le mardi, ils sont partis pour le parc de Kalamaloué, une réserve forestière et de chasse à bord d’un véhicule 4×4 immatriculé CE145EF.
C’est à 5 Km de Dabanga, sur une route longeant la frontière avec le Nigeria, vers 8h30, que des personnes non identifiées, à bord de motos leur aurait intimé l’ordre de les suivre. Arrivés à la frontière du Nigeria, les trois adultes auraient été séparés des quatre plus jeunes. Le véhicule se serait embourbé et tous seraient repartis à bord des motos.
Quelques jours plus tard, le groupe Boko Haram a réclamé cet enlèvement. Dans une vidéo diffusée sur Youtube, Abubakar Shekau, le leader de Boko Haram a déclaré : «Nous les retenons parce que les autorités nigérianes et camerounaises ont arrêté des membres de nos familles, qu’ils les brutalisent et que nous ne savons rien de leurs conditions d’emprisonnement. Nous affirmons au monde que nous ne libérerons pas les otages français tant que nos familles sont emprisonnées. La force ne servira pas à les libérer, nous sommes prêts à nous défendre avec force.”
La grande question à l’heure actuelle est de savoir si le Cameroun a cédé aux revendications de Boko Haram.