Cameroun : dans les airs, la concurrence déploie ses ailes

De nombreuses entreprises de voyage mettent en difficulté la compagnie nationale aérienne, Camair-Co. Elles conquièrent avec des astuces diverses, le ciel Camerounais.

 

Josiane Kouagheu
Douala Cameroun

«Le problème  qui a entrainé la mort de la Camair est le même qui gangrène Camair-Co aujourd’hui : celui du choix des hommes ». C’est ainsi qu’Eyango Njong, président du Syndicat des travailleurs des transports aériens (Stta) du Cameroun, explique la  santé économique de la Compagnie aérienne nationale. Une société qui a vu ses parts de marché engloutis par des compagnies concurrentes, plus présentes dans les airs. En effet, des entreprises telles Turkish Airlines, Kenya Airways, Asky, Brussels Airlines, Ethiopian Airlines, Air France, Royal Air Maroc…desservent le Cameroun vers plusieurs pays dans un contexte où le trafic passager est passé de 627 159 passagers transportés en 2006 à 1 047 401 en  2012. Si la compagnie aérienne nationale, la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) arrive en tête des vols domestiques avec 38% des parts de passagers transportés, elle pèse difficilement en ce qui concerne le fret.

Air France et Brussels Airlines tiennent la barre haute

Un avion de Camair-Co

Un avion de Camair-Co

En effet, d’après les chiffres de l’Autorité aéronautique, Camair-Co ne contrôle que 10% du fret alors qu’Air France caracole en tête avec 55%, suivi de Brussels Airlines, 28%. Ainsi, les compagnies étrangères occupent plus de 8O% des parts de marché. Ces chiffres se justifient par les nombreux vols réguliers de ces dernières. En effet, les compagnies ont de plus en plus des vols quotidiens à destination des autres pays étrangers (Afrique, Europe, Amérique) et surtout de l’augmentation de leur flotte. Brussels Airlines par exemple dispose de huit Airbus A330 qui desservent le Cameroun. Air France qui a effectué plus de 1000 vols en 2012, utilise des Airbus et des Boeing 777-200. Asky Airlines, qui a à peine trois années d’expérience dans le ciel Camerounais, possède pour sa part, trois Boeing 737-700 et quatre Dash400.

Pour attirer encore plus la clientèle, ces compagnies augmentent leur nombre de vols. Kenya Airways par exemple qui revendique 8% du marché Camerounais effectue depuis le 1er juillet 2013, sept vols par semaine. Depuis juin 2013, Brussels Airlines effectue pour sa part des vols quotidiens. Toutes veulent conquérir le ciel Camerounais, laissé pratiquement vacant par Camair-Co. Asky Airlines, elle, veut joindre le Cameroun à l’Afrique centrale et de l’Ouest. En mars 2013, cette entreprise créée en 2010, a fêté son millième passager. Un chiffre qui l’encourage avec l’aide de son partenaire Ethiopian Airlines qui possède 20% de son capital, à augmenter ses vols hebdomadaires.

Astuces de conquête

«Sept vols par semaine vers Bruxelles et le reste du monde ». Sur des affiches publicitaires à Douala, les Camerounais lisent ce message de la compagnie Brussels Airlines. A bord, plusieurs astuces de séduction sont déployées. Dans ses avions, les sièges des cabines intérieures se transforment en lits dans les airs. Plusieurs compagnies proposent aux passagers à bord des produits culinaires locaux. Une manière pour elles d’augmenter leurs passagers, de gagner encore plus de parts de marché et par la même occasion de glaner plus d’argent.

 

 

 

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