André Marie Dibamou,
Yaoundé, Cameroun
Nous sommes à Yaoundé, au lieu dit Etoa Méki. C’est un dimanche et donc jour de grâce. La Congrégation Baptiste Camerounaise affiche fier allure. Avec sur le mur frontal une image du grand prophète et célébrant principal le Révérend Professeur Dieunedort Kamdem, encore connu sous le nom du Général de Dieu.
La position stratégique de la chapelle en dit long sur ceux qui la fréquentent. « Ce sont pour la plupart des personnes d’un certain rang social. Les collectes ici sont obligatoires et imposées selon que vous êtes fonctionnaire ou pas. On pratique encore le phénomène de la dîme ici. Il faut donner le dixième de ton salaire à l’église. C’est la règle », nous confie un ancien adepte sous couvert de l’anonymat.
Les cultes se multiplient dans la semaine. « Nous avons des séances de prière avec le professeur Kameni tous les soirs. Nous avons également des séances d’exorcisme à des jours bien précis », affirme Gladice, étudiante et choriste dans la chapelle CBC du général de Dieu. Le professeur Kameni est devenu célèbre en placardant partout dans la ville de Yaoundé des images de lui en treillis de l’armée avec le message selon lequel il est le général de Dieu, il combat tous les esprits maléfiques.
Costume cravate, chaussure en cuire et mallette à la main. A défaut, avoir automatiquement une cravate sur une chemise pour les hommes et un tailleur ou une tenue traditionnelle décente pour les femmes. Les fidèles dans cette congrégation ont tout de vrais mannequins de Dieu. Ils ne lésinent pas sur les moyens pour se conformer aux exigences du code vestimentaire. Ce qui leur donne une certaine crédibilité à plusieurs égards.