Débat sur la femme et le Journalisme au Cameroun

By Andre marie Dibamou
Yaounde, Cameroon

« Femmes journalistes aujourd’hui, expérience et réalité », c’est sous ce thème que les femmes journalistes du Cameroun ont échangé ce jour à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC)

En prélude à la célébration de la journée internationale de la femme le 8 mars prochains, les étudiants de la 43e promotion de journalisme ESSTIC Haute Définition ont organisé une conférence dans l’amphithéâtre Hervé Bourge. Devant une centaine d’étudiants issus de toutes les filières, les panélistes ont évoqué tour à tour la question du professionnalisme féminin et l’alliance parfois difficile entre la profession de journaliste au quotidien et les contraintes conjugale maritale.

Conférence des femmes journalistes dans l’amphithéâtre Hervé Bourge.

Conférence pour les femmes journalistes dans l’amphithéâtre Hervé Bourge.

Entre autre invités, nous avon eu Marcel AMOKO, promoteur de Kalak Fm, Chetah Bile, chef du service politique au poste national de la CRTV, Priscille Mouadougou, journaliste au quotidien Mutations et Jeannine Fankam, reporter à Cameroon-tribune. Il ressort des échanges que seul le professionalisme demeure le critère par excellence de classification des compétences et qu’il n’existe pas de journalisme au féminin mais des journalistes tout court.

De nombreux aspects de la vie professionnelle du journaliste femme ont été abordé  pendant les échanges, notamment l’alliance « incestueuse entre les femmes journalistes et le politique », la gestion du ménage quand on est journaliste, la qualité du rendement sur le terrain entre autres.

Il ressort de cette entrevue que l’avenir du métier repose en majeure partie entre les mains des femmes qui doivent en faire une profession épurée de toutes les « brebis galeuses » qui la gangrène au quotidien. Pour y parvenir, il faudrait selon Jeanine Fankam considérer le « professionnalisme » comme arme efficace contre le « harcèlement » dont les femmes sont victimes au jour le jour.

La conférence qui était sous la modération de Dibamou André Marie, étudiant en 3e année journalisme et président de la 41e promotion de journalisme ESSTIC s’est achevée par des témoignages vivants des panélistes sur la gestion de leur vie privée et de leur vie professionnelle parfois exigeante.

Interrogée sur la question de la prise en charge de son ménage mais surtout de son époux, Priscille Mouadougou affirme sous les acclamations des filles et la désapprobation des garçons qu’ « il n’a pas le choix », qu’elle lui proposerait de manger dans un restaurant quand elle se sent fatiguée. Cette position partagée par Chétah Bile qui dispose par ailleurs d’une femme de ménage qui tient lieu de secrétaire particulière-puis que cette dernière lui rappelle souvent les dates de ses rendez-vous, est battu en brèche par Jeanine qui avoue négocier. « non seulement je négocie avec mon marie, mais je négocie également avec mes enfants. Je leur propose un meilleur plat le week-end plutôt qu’en semaine, je leur propose mon samedi plutôt que mon dimanche » va-t-elle conclure.

La cérémonie n’a pas connu la fin prévue par le programme officielle. Une pluie battante a causé un délestage qui a plongé la salle dans le noir. Les invités n’ont pas eu de photo avec les étudiants venus nombreux.

André Marie Dibamou

-L’avenir du journalisme au Cameroun entre les mains des femmes

Chétah Bile

« La femme occupe une bonne partie de l’espace médiatique »

Il suffit d’écouter la radio chaque matin, vous verrez que la fréquence présentation des éditions est dominée par les femmes. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui pensent que les femmes ne peuvent pas exercer au même titre que les hommes. A motivation égale, il n’y a pas comparaison entre un homme et une femme. La question ne se pose même pas en ces termes ; sinon comment font les femmes militaires, comment font les femmes médecins ? C’est dire si le professionnalisme doit primer sur les a aprioris de genre, les crimes de facies. Il suffit d’allumer votre poste t »l »viseur pour voir à quelle amplitude les femmes ont pris d’assaut l’univers médiatiques, elles ne sont pas que reporters de guerres comme Christiane Amanpour, mais aussi comme présentatrice et de plus en plus comme éditorialiste.

-Chétah Bile, chef du service politique CRTV radio

 Jeanine Fankam

« Je négocie avec mon mari »

La vie de femme journaliste n’est pas aisée. Il arrive de choisir entre obligations conjugales et exigences professionnelles. Parfois on vous appelle à 20 heures de retourner en rédaction parce qu’on ne retrouve pas votre article. Alors que vous venez à peine d’entrer dans la maison, vos enfants sont encore obligés de supporter de nouveau votre absence. Et quand vous rentrer à 17 heures, vos enfants s’étonnent de vous avoir tôt à la maison. Du coup je suis obligée de négocier. Négocier non seulement avec mon mari mais aussi avec mes enfants. S’il me demande de lui faire l’okok demain à midi, je peux lui proposer un okok bien meilleur le jour d’après. Si mes enfants réclament le manège dimanche ; je peux leur proposer cela le samedi. Le tout est de satisfaire tout le monde, que chacun tire son épingle du jeu.

-Jeanine Fankam, reporter Cameroon-Tribune

 

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