Certains électeurs ont voté à la place des autres. Des partis de l’opposition ont dénoncé des couacs lors du double scrutin municipal et législatif du 30 septembre 2013.
Josiane-Kouagheu
Douala Cameroun
Michel Ngouamo n’a pas pu voter le 30 septembre 2013 au bureau de vote D du centre de l’école publique de Bilongué dans l’arrondissement de Douala 3ème. Le jeune homme détenteur de la carte électorale N° 150 qui rêvait pourtant depuis le mois d’avril est arrivé trop tard. Quelqu’un d’autre avait déjà voté à sa place. Le président de son bureau de vote
Vote. Douala le 30 septembre 2013. Ecole publique de Bilongue. Des électeurs en rang devant un bureau de vote
lui a d’ailleurs montré une signature et une emprunte digitale en lieu et place des siennes. « Je ne sais pas qui l’a fait. C’est malheureux. Je voulais voter », lance-t-il, un brin de regrets dans la voix.
Apollinaire Sidze a connu le même sort. En temps normal, le jeune homme devait voter dans le bureau de vote E. Malheureusement, à 11 heures 20 minutes où il y a mis les pieds, il ne pouvait plus le faire. « Lorsque j’ai présenté ma carte d’électeur au responsable du bureau de vote E, il s’est rendu compte qu’on avait déjà signé et voté à ma place », regrette Apollinaire Sidze. Des cas qui ont alerté des partis politiques de l’opposition. « C’est une fraude électorale. Avec le système biométrique, c’est facile d’identifier les électeurs avec leurs cartes. Ils ont en plus leurs photos sur les fiches », s’est étonné Théophile Job KWapnang, tête de liste du Social Democratic Front (Sdf) aux municipales à Douala 3ème.
D’autres cas d’irrégularités ont été observés. En effet, au bureau de vote H par exemple, plusieurs personnes, détentrices des cartes n’avaient pas leurs noms sur la liste. Les représentants de ce bureau ont été obligés de créer une liste manuscrite. Edith Mbakop, candidate de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) aux municipales, a pour sa part dénoncé la présence des « cartes fictives ». De leur côté, les électeurs ont déploré les problèmes de numérotation des cartes d’électeurs.
